6.12.19

YAGOR « THE TRASH HUNTER »

David Pluskwa et Olivier Barriol
présentent une exposition Hors les murs aux Docks Village
d’Igor Yao dit Yagor

 

Du 9 au 22 décembre 2019

 

Quelques œuvres de Skunkdog, Rose Madone, Hugpat et RedLips
viendront compléter l’exposition

 

Espace d’exposition situé à l’entrée des Docks Village,
côté gauche (accès par la Place de la Joliette)

 

 

00 Never Give Up _ 120 x 120 cm (2019) - techniques mixtes (acrylique et collage papier) sur toile 2600€

Never Give Up 2019 – Techniques mixtes sur toile – 120 x 120 cm

 

 

YGOR YAO dit Yagor

 

Yagorest né à Grand Bassam en Côte d’Ivoire, il est diplômé en arts plastiques de l’école des Beaux-arts de Luminy.Originaire d’Abidjan, il vit et travaille à Marseille.

 

Yagorporte un regard critique sur la société du «moi-je», saturée de produits de consommation. En Afrique, la jeunesse d’aujourd’hui ne cherche plus son salut dans la violence gratuite et les paradis artificiels, mais fouille désormais dans les poubelles à ciel ouvert, dans les restes des autres, à la recherche de trésors qui pourrait lui assurer un meilleur quotidien. Dans ce monde, chaque jour est une chance à saisir dans le jeu du hasard de la vie, comme s’il fallait tenter sa chance à tout prix.

 

C’est cette jeunesse extrêmement démunie de la société, désoeuvrée et sans repère, devenue un véritable acteur d’un système de recyclage informel, toxique et dangereux, nommée par l’artiste «La génération zombie», qu’il met en scène dans cette série de peintures placées sous le thème du «Trash Hunter»(Les chasseurs de poubelles). Son travail nous interpelle non seulement sur l’avenir de la planète d’un point de vue écologique, mais aussi sur l’écart insupportable qui existe entre le Nord et le Sud -les nations riches et les nations pauvres -, un fait qu’il dénonce avec brutalité. Non content de consommer frénétiquement, voire de surconsommer, les comportements d’aujourd’hui épuisent les ressources de la planète, la polluent d’autant que les emballages et les déchets les plus toxiques sont la plupart du temps expédiés chez les plus pauvres…

 

La peinture de Yagorest sans concession, brute, à même la toile… on y voit des enfants jouant au milieu des déchets, jonglant avec des tickets de loto et des emballages vides de jouets délaissés, derrière des murs entiers de containers qui transportent ces marchandises vénéneuses et toxiques. «Les zombies» sont leurs joyeux et tristes compagnons de jeux, silhouettes noires dans un éclatement de couleurs gaies.

 

Son style se situe au carrefour de plusieurs influences: l’art abstrait, l’art brut, l’art symbolique, l’art singulier et le réalisme. L’artiste dépeint et dénonce les conditions humaines difficiles. Il réalise ses peintures sur des toiles brutes avec des reçus de factures, du papier journal, des tickets de loto, des sacs de riz ou de ciment…et bien d’autre objets du quotidien ayant déjà servi.

 

En jouant dans les poubelles d’Agbogbloshie*, «ces zombies» jouent, sans le savoir, avec leur santé : la vie, c’est loto!

 

Olivier Barriol

 

*Agbogbloshieest une banlieue d’Accra, la capitale duGhana, connue pour être une destination légale et illégale pour lesdéchets d’équipements électriques et électroniquesen provenance de pays industrialisés qui a fait l’objet de plusieurs documentaires, enquêtes photographiques, et textes montrant les ravages sur la population et surtout sur les enfants.