14.06.19

Corps Accord

HugPat – Clément Verdière

 

Exposition du 26 juin au 20 juillet 2019.

Avec la collaboration d’Olivier Barriol.

 

Horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 14h30 à 19h et sur RDV.

Contact : 

06 72 50 57 31

david@david-pluskwa.com

 

 

Acrylique et spray sur toile , 97x146cm 4400Ôé¼ 530

 

HugPat, In Your Face #6, Acrylique et spray sur toile, 97 x 146 cm

 

 

 

DANS TA BULLE , Huile sur toile 162 x 114 cm 4800Ôé¼530

 

Clément Verdière, Dans Ta Bulle, Huile sur toile, 162 x 114 cm

 

 

 

HugPat, Patrick Hugues, a 44 ans, il vit et travaille à Marseille.

“Mes parents souhaitaient que je rentre en Math Sup, moi je voulais les Beaux-Arts” se souvient Patrick. Le compromis sera finalement trouvé dans l’architecture.

Nu, ensemble urbains, fusain, plume, pastel, De Vinci, Dürer… Le jeune étudiant voue une admiration sans limite aux classiques ainsi qu’à leurs techniques. Il dessine et croque sans cesse : “pour mes dix-huit ans, j’ai demandé un aller-retour à Amsterdam vous visiter la rétrospective Van Gogh. J’ai passé huit heures au Musée, on ne pouvait m’offrir plus beau cadeau.”

Diplômé Par Le Gouvernement à 25 ans, le jeune phocéen s’installe alors son compte.
Sa pratique du dessin et de l’illustration sont alors mis entre parenthèses.

Mais le besoin de croquer ressurgit alors soudainement dans sa vie.

Prometteuse, une première série de dessins au feutre noir voit le jour.
Les premiers jalons de composition sont posés. Ports à l’abandon, entrepôts, grues figées : on peut alors y apercevoir de vastes ensembles urbains désaxés. D’abord désincarnés, ses travaux vont lentement se peupler.

Le temps des grands formats se fait sentir, et l’artiste déplace son action sur la toile.

Incendies, masque à gaz, scènes d’émeutes ou de violence urbaines… La dimension tourmentée et cathartique domine. Tout comme le respect de la figuration, héritée des ses nombreuses années de pratique architecturale.

Toujours en noir et blanc, le peintre travaille en tonalité de gris, en couche de lavis et glacis successifs. Brut et violent, le rouge s’invite également dans ses oeuvres.

Il y a du Bilal et du Bacon dans le geste de Patrick Hugues. Antoine d’Agata, H.R. Giger ou Druilet ne sont également pas loin.

L’homme, qui expérimente encore beaucoup, croise alors l’artiste marseillais Skunkdog. Entre les deux peintres, le lien se tisse solidement. Au contact Skunkdog, Patrick élargit sa palette. Skunkdog l’emmène vers les coulures, le travail à la bombe, les feutres posca.

Après une première série baptisée “Noir”, mis en lumière dans la galerie “L’Appartement”, Patrick Hugues opère une autre rencontre majeure en la personne de David Pluskwa.

Pour le galeriste, qui intègre actuellement à son catalogue le meilleur de l’avant-garde marseillaise, les oeuvres de Patrick sont immanquables et bienvenues.

“La suite ? Je pense que mes vastes ensembles urbains vont se peupler. Et de plus en plus. C’est vers ce type de compositions que je me dirige, je le sens” confie le peintre. “Mes toiles sont de vastes fenêtres où le chaos règne. Peindre est une lutte. Mais une lutte nécessaire. Le temps que cette énergie, ce besoin instinctif, s’exprimeront par mon geste, mon travail avancera.”

Étonnant siècle. Capable de déclencher de grands incendies comme de voir naître, ici ou là, des néo-romantiques, les derniers à porter la lumière. Patrick Hugues est de ceux-là.

Théophile Pillault – Marseille 2016.

 

 

 

Clément Verdière est né en 1990 à Marseille.

 

Très tôt, sa passion pour l’art s’affirme. A l’école, peu attentif car déjà dans son monde créatif, il se plonge dans le dessin puis expérimente différentes voies. Son parcours est jalonné d’épreuves qui laisseront quelques blessures, mais ses rêves ne le quittent pas. Ses cicatrices l’aideront à sauter le pas pour revenir à ses premiers amours, le dessin, avant finalement de se tourner vers la peinture.

 

Autodidacte, Clément Verdiere passe des heures à travailler, rechercher, explorer. Comme un exutoire, la peinture s’impose alors et grandit avec lui jusqu’à devenir sa partenaire, tantôt rassurante tantôt monstrueuse. 

 

En 2015, sa rencontre avec Patrick Hugues et Skunkdog est un véritable déclencheur. Il commence son travail en atelier. Au contact d’autres artistes, il va aiguiser son regard et trouver son identité. 

 

C’est à travers l’image féminine que l’artiste s’exprime, la femme incarnant pour lui le rapport à l’autre, ou peut-être à lui-même. Il s’obstine à plonger toujours plus loin dans le sujet pour en faire ressortir l’essentiel. Il veut peindre l’humain dans toute sa complexité. Composée de noir et de blanc, d’ombres et de lumière, sa peinture est chargée d’émotions. Ses cicatrices ressurgissent dans chaque coup de pinceau. Les visages et les corps sont marqués par la vie. Déformés par le ruissellement de l’eau, enfermés derrière une parois de verre, l’artiste n’hésite pas à brusquer ses sujets pour y trouver le souffle. 

 

Sa pratique est de plus en plus méticuleuse. Chaque jour, il dispose trois feuilles de papier vierges qu’il utilise comme palette, à la recherche des bonnes nuances pour chacune de ses oeuvres.

L’hyperréalisme lui permet de rentrer dans la toile, d’aller toujours plus loin. Et de nourrir ce monstre qui l’habite. 

 

La peinture de Clément Verdière domine le spectateur, soutient le regard et s’impose par sa justesse.

 

Pauline Dantonel