8.03.21
LIBERTE CHERIE
GROUP SHOW
Vendredi 12 mars > Samedi 17 avril 2021
Du Mercredi au Samedi 14H30 – 18H
Visite virtuelle de l’exposition ! Cliquez
Revue de Presse
JONONE
JEF AÉROSOL
KATRIN FRIDRIKS
ERIC LIOT
LENZ
JEROME REVON
LUKE NEWTON
SAYPE
ROSE MADONE
BABETH MONTAGNIER
CLEMENT VERDIERE
SKUNKDOG
REDLIPS
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Jérôme REVON / LE MONDE D’HIER (Hommage à Stefan Zweig) – 2021
Impression noir et blanc Fine Art sur papier baryté contrecollée sur un dibond sur lequel flottent des impressions couleurs sur papier transparent
80 x 140 cm
JonOne / A WAY OF BEING – 2021
Acrylique sur toile / 150 x 150 cm
JonOne / LIBERTE – 2021
Acrylique et encre sur toile / 150 x 150 cm
Katrin FRIDRIKS / RIDING COSMIC CONSCIOUSNESS – 2021
Acrylique sur toile / 100 x 150 + 10 cm
Katrin FRIDRIKS / MAGIC SOULTRAVELER – 2021
Acrylique sur toile / 100 x 100 + 10 cm
Jef AEROSOL / HOPE – 2021
Techniques mixtes sur toile / 195 x 97 cm
Jef AEROSOL / LIBERTE CHERIE – 2021
Techniques mixtes sur bois / 160 x 85 cm
SAYPE / BY THE WAY… – 2021
Acrylique sur toile et plexiglas / 100 x 100 cm
SAYPE / LOVE… – 2021
Acrylique sur toile et plexiglas / 100 x 100 cm
Rose MADONE / LE BAL DES MUSES – 2021
Acrylique sur toile / 162 x 114 cm
Rose MADONE / HARMONIE – 2021
Techniques mixtes sur toile / 146 x 114 cm
Eric LIOT / PETITE SCÈNE DE LIBERTÉ CONDITIONNELLE – 2021
Techniques mixtes sur bois / 70 x 50 cm
LENZ / LIBERTE CHERIE
Assemblage Lego / 153 x 115 cm
LENZ / FREEDOM MATTERS – 2021
Assemblage Lego / 115 x 115 cm
Luke NEWTON / LIBERTÉ – 2021
Spring steel , Plexiglas, Metal , Eletric buzzer
77 x 24 x 6 cm
Babeth MONTAGNIER / EVASION – 2021
1/3 Tirages pigmentaires hahnemuhle photo pearl 310g marouflés sur dibond
100 x 100 cm
Babeth MONTAGNIER / CHEVET – 2021
1/3 Tirages pigmentaires hahnemuhle photo pearl 310g marouflés sur dibond
100 x 100 cm
SkunkDog / THE CLONE & THE BULLDOG – 2021
Techniques mixtes sur toile / 140 x 100 cm
SkunkDog / WARRIOR – 2021
Techniques mixtes sur toile / 116 x 89 cm
REDLIPS / ANNA, LE PRINTEMPS ET LE VENT… – 2021
Acrylique sur toile / 100 x 100 cm
REDLIPS / INVINCIBLE – 2021
Acrylique sur toile / 146 x 89 cm
Clément VERDIERE / LIBERTE – 2021
Huile sur toile / 140 x 100 cm
Clément VERDIERE / ROXANE – 2021
Huile sur toile / 140 x 100 cm
La liberté : une valeur toujours à défendre
La liberté ne serait-elle plus qu’un mot inscrit au fronton de nos mairies ? Un beau mot, certes, apte à réveiller l’enthousiasme des foules, pour peu qu’il soit articulé par un habile tribun, mais quand même un mot de plus en plus creux, voire menacé de disparition en une époque qui lui oppose d’autres valeurs : la santé, la sécurité, voire l’égalité et la prospérité. Pour tous ceux qui ramènent la vie à la satisfaction des besoins primordiaux – nourriture, sommeil, sexualité normative -, quelle place pour la liberté ? Et c’est pareil pour les divertissements préfabriqués qui n’exigent de nous qu’un choix minimal. Oui, on peut vivre, du berceau à la tombe, sous la férule d’un état qui décide de tout pour vous. Les exemples ne manquent pas dans notre histoire récente et, de nos jours, il n’y a qu’à observer le modèle chinois. Reste que le feu couve sous la cendre.
Tant que notre capacité de mouvement dans l’espace est garantie, on peut se croire libre à bon compte. Mais que celle-ci vienne à être limitée, pour une raison ou une autre, et c’est le questionnement infini sur la liberté qui est relancé en nous. La récente obligation à nous confiner a été propice à cette expérience. En mettant en cause nos habitus sociaux, en suspendant nos modes de fréquentation et de consommation à des statistiques médicales, en nous mettant face à nous-mêmes, le confinement nous a forcés à redécouvrir la dimension intérieure de notre liberté. Tant de gestes et d’actes quotidiens que nous accomplissions machinalement, que nous croyions acquis et garantis à jamais, devinrent du jour au lendemain suspects et prohibés. Devions-nous les accepter ou les contester, voire les transgresser ? Dans tous les cas, nous avons dû faire des choix, c’est-à-dire user de notre liberté la plus fondamentale, quitte à prendre le risque d’une sanction naturelle ou administrative. La liberté était de nouveau une valeur enviable, digne d’être rediscutée. Nous mesurions tous, en un tel moment, combien elle est constitutive de notre humanité ; et combien l’adjectif « essentiel »- si mal employé dans les communiqués gouvernementaux – lui va comme un gant.
S’il est un aspect de la liberté auquel, nous autres Français, sommes particulièrement attachés, c’est bien la liberté d’expression. Ce n’est pas pour rien que les constituants de 1789 l’avaient clairement inscrite dans la première Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. S’exprimer, c’est-à-dire essayer de faire entendre sa voix dans le grand concert du monde, communiquer aux autres sa pensée et ses impressions sur son vécu, dire son accord ou son désaccord avec les normes du moment. Beaucoup d’entre nous s’y sont employés durant ces vacances forcées. En cela on peut dire que les réseaux sociaux jouent un rôle de soupape de sécurité. C’est important que la parole puisse circuler librement, mais ce n’est pas toujours possible.
Qu’ils travaillent avec des mots ou des couleurs, qu’ils produisent du texte ou de l’image, les artistes restent le fer de lance de cette demande majeure dans la société moderne. Mieux que personne, ils savent que la liberté est indispensable à l’art, sous peine de ne pas dépasser le stade de l’artisanat. Si un peu de nouveauté surgit parfois de leurs mains, c’est à la liberté qu’elle le doit. Aussi sont-ils toujours prêts à prendre sa défense lorsqu’elle est menacée. C’est le sens même de l’exposition Liberté chérie qu’organise aujourd’hui David Pluskwa dans son espace-galerie. Et les nombreux plasticiens qui ont répondu à son invitation illustrent, chacun à leur façon, cette proposition aux résonances de manifeste. Des citations littéraires accompagnent souvent les œuvres présentées, soulignant que cette problématique est commune à tous les arts. Babeth Montagnier prend ainsi le livre pour thème de ses photos, rappelant quel outil de connaissance et de liberté il demeure. Influencé par l’esthétique du graffiti, Skunkdog inscrit dans sa toile même le vers célèbre d’Eluard, « J’écris ton nom ». Tandis que Red Lips engage, à travers ses compositions, une réflexion sur la (fragile) liberté des femmes. Jouant ouvertement la carte de l’allégorie, Clément Verdière met en avant les chaînes qui entravent encore les êtres humains dans le monde. Là où Liot s’en distancie par une dérision dans la mouvance du Pop-Art. Quant à JonOne, c’est la peinture en elle-même qui est un acte de résistance et de liberté.
Que les artistes qui ne sont pas nommés ici me pardonnent : ils n’en sont pas moins les jalons incontournables de cet ambitieux projet. Le public qui poussera la porte de la galerie saura certainement les apprécier à leur juste valeur. En toute liberté, cela va sans dire. Une exposition qui vient à point pour accompagner nos espérances printanières. Et qui rappelle l’importance des galeries indépendantes pour notre appétit -jamais assouvi- de beauté.
Jacques LUCCHESI